J’entre.

Volets fermés. Il reste quelques objets à empaqueter.

Et une tâche de sauce tomate sur un torchon.

L’aspirateur est encore là. Une lampe.

Lentement, je chemine dans l’appartement

Et je fouille chaque pièce du regard comme si je ne le connaissais pas.

C’est presque vide. Presque.

Il reste tout. Tout  ce que j’ai reçu et tout ce que chacun porte.

Comme une mémoire individuelle qui devient collective,

J’ai voulu entendre les histoires de famille et le poids des non-dits,

Évaluer ce qui pèse aujourd’hui dans les vies.

C’est presque plein. Presque.

Elle dit que non, c'est pas dur d'aller déjeuner le dimanche